Agriculture

Un savoir faire et une passion pour l’élevage qui se sont transmis de siècle en siècle

D’un mode de vie…

D’une agriculture très diversifiée que l’on a pu constater encore jusqu’au milieu du 20ème siècle, Montaimont est passé petit à petit à un mode d’élevage beaucoup plus spécialisé.
Le travail de la terre a changé et évolué avec l’arrivée de la mécanisation des tâches. La modernisation des systèmes d’élevage a conquis un bon nombre d’agriculteurs.
Les terrasses labourées pour la culture des céréales sont encore marquées aujourd’hui par de nombreux petits talus. Les taimonins y cultivaient principalement du seigle, de l’orge, de l’avoine et du froment. Toutes ces céréales étaient produites pour l’alimentation des animaux mais aussi pour la consommation humaine. En 1891 il existait 11 moulins à meules pour moudre ces récoltes et un four à pain par village.
A la fin du XIXe siècle, de petites fromageries (aussi appelées fruitières) se sont créées pour la fabrication du fromage et du beurre, il y en a eu 6 sur la commune dont 3 qui fonctionnaient uniquement l’été. Il y avait un tour de rôle entre les éleveurs pour la transformation quotidienne du lait. Puis, c’est dans les années 1970 que le lait fut collecté et livré à la coopérative laitière de La Chambre pour la fabrication du Beaufort.
Par ailleurs, certaines familles possédaient quelques parcelles de vignes dans la vallée, une production qui demandait de la main d’œuvre supplémentaire pour assurer le travail d’entretien, de taille, de vendanges au cours de l’année.

… au métier d’agriculteur

Le mode d’élevage actuel dominant sur la commune est celui des vaches laitières. Mais ce type d’exploitation ne reste pas unique. On dénombre :

• 5 exploitations de vaches laitières
• un éleveur de génisses
• 3 éleveurs de brebis allaitantes
• un éleveur caprin
• un producteur de petits fruits

L’été, les hectares d’alpage que compte la commune permettent d’accueillir davantage de troupeaux. Aussi, sur l’ensemble de cette surface pastorale on compte près de 600 bovins, génisses, vaches laitières et vaches allaitantes confondues, pour 11 éleveurs. A cela on peut ajouter 3000 brebis et agneaux l’été autour du col de Val Buche. Les 130 chèvres que compte l’exploitation caprine pâturent au dessus du col du Chaussy, leur lait est destiné à la production de tomme.
Une trentaine de chevaux d’élevage (poney de sport et chevaux américains) sont montés depuis la vallée pour valoriser ces prairies d’altitude. 

A savoir
Le travail du laitier : Le lait des alpages de Montaimont est livré en totalité à la coopérative laitière de La Chambre pour la fabrication du Beaufort. Chaque matin le laitier vient collecter le lait ; le ramassage se fait encore en bidons. Les éleveurs livrent tous les jours le lait des traites de la veille au soir et du matin même. L’été la tournée de collecte n’est donc plus la même et le camion emprunte la piste de Sainte Marguerite pour aller à proximité des machines à traire mobiles.

Une agriculture de montagne au fil des saisons

L’hiver : la saison des naissances
Pour les animaux, l’hiver dure, suivant les années en moyenne, 5 à 6 mois. Pour l’éleveur l’astreinte des traites perdure ainsi que l’alimentation des vaches et des veaux (foin, regain, céréales et tourteau pour équilibrer la ration). C’est la période des vêlages. Chaque vache met bas une fois par an afin de pouvoir produire du lait durant les 10 mois à venir. La proximité de la station de ski de Saint-François-Longchamp offre la possibilité aux éleveurs d’avoir une seconde activité pour complément de revenus (conducteur de remontées mécaniques, pisteur, moniteur, etc.).

Le printemps : le bonheur est dans le pré
A la fin du mois d’avril, entre 1000 et 1300m la pousse de l’herbe est suffisante pour sortir les vaches. En amont les éleveurs ont fait le tour de leurs parcs pour réparer les dégâts causés par la neige sur les clôtures. Ce travail les occupe dès que la neige a fondu. Lorsque les vaches ne rentrent plus se faire traire à l’étable, les éleveurs sortent la machine à traire mobile. Cette remorque de traite suivra le troupeau durant tout l’été.

L’été : la pleine saison pour les éleveurs
Les travaux de fenaison : les premières coupes peuvent commencer dès le début du mois de juin, cela dépend de la météo. La coupe de l’herbe se fait soit par une faucheuse rotative, soit à la motofaucheuse.
Le cahier des charges du Beaufort impose à l’éleveur de produire son lait à 90% avec de l’herbe ou du foin provenant de la zone Beaufort. Les éleveurs essayent donc dans la mesure du possible d’être autonomes en foin. Sachant qu’une vache, durant un hiver, consomme environ 3 tonnes de foin, la capacité de stockage doit être calculée en conséquence.
Les travaux de fenaison durent tout l’été jusqu’au mois de septembre avec les regains. La mécanisation a permis d’aller plus vite dans les travaux, mais l’augmentation des troupeaux nécessite de rentrer davantage d’affouragement.
Une fois au sommet de l’alpage il faut déjà redescendre, puis pour l’éleveur, changer de résidence et quitter le chalet d’été pour réintégrer la maison.

L’automne : entretien du paysage par l’éleveur
La forêt change de couleur, c’est le moment de faire tomber les arbres pour le bois de chauffage.
Le fumier composté et le lisier sont alors épandus sur les prés ; le sol est ainsi enrichi en matière organique favorisant la pousse de l’herbe au printemps. Cette opération peut être aussi réalisée au printemps.
L’éleveur refait le tour de ses parcs, afin de baisser ses fils, sous la neige ils rouilleront moins durant l’hiver. Les premières neiges arrivent. Une année est passée. Le cycle des saisons est particulièrement marqué dans cette profession, et la réussite de l’année dépend en grande partie de la météo.